Publié le Lundi 13 mars 2023

Guillaume enfile ses cuissardes, fixe sa lampe frontale sur la tête et empoigne un filet troubleau (adapté à la capture d’espèces aquatiques). Le chargé d’études faune au Groupe Ornithologique et Naturaliste (GON) est prêt pour démarrer l’inventaire des amphibiens qui peuplent les mares à Cobrieux. Le lundi 6 mars, il avait rendez-vous chez 3 habitants qui ont accepté de participer à l’Atlas de la biodiversité communautaire de Pévèle Carembault.

« Sur la commune, nous avons très peu de données récentes, regrette Guillaume, et 8 mares ont été identifiées. Nous avons contacté les propriétaires pour les prospecter afin de connaître les espèces de grenouilles, crapauds et tritons présentes. » Les données serviront à alimenter les statistiques nationales, suivre l’évolution des populations au fil des années et permettront de mieux connaître la faune locale afin de la préserver. Ce sont là les enjeux principaux de l’Atlas de la biodiversité communautaire.

Triton, grenouille et crapaud

« J’espère dénicher un triton crêté, sourit le jeune homme. C’est une espèce plus rare sur le territoire,. En Pévèle Carembault, on trouve beaucoup de crapauds communs, de grenouilles rousses, de tritons ponctués et palmés. Il y a aussi quelques crapauds calamites au niveau d’Ostricourt. » Ce soir-là, hélas, le triton crêté ne s’est pas montré. En revanche, ses cousins étaient bien présents. « Voilà un mâle triton ponctué et là, c’est une femelle. On la reconnaît aux taches noires présentes sur sa gorge. »

Une bonne vingtaine de spécimens différents ont été observées et ont fait la joie des propriétaires. « Je savais que la mare était habitée car on entend chanter les grenouilles mais je ne connaissais pas ces espèces, précise l’agriculteur à la retraite. Je suis content d’avoir le nom des espèces. Je vais pouvoir le dire à mes petits-enfants. »

Inventaire sur autorisation

Pour réaliser cet inventaire et pouvoir « délicatement » manipuler les amphibiens, tous protégés, le GON a demandé des autorisations à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL). Guillaume suit un protocole d’hygiène strict pour limiter les contacts et les risques de transmission de pathogènes entre animaux.  « Il faut éviter au maximum de toucher les amphibiens à main nue car nous sommes susceptibles d’être porteurs de pathogènes, ou d’autres substances nocives, qui pourraient les rendre malades, voire leur être fatal. Seules les personnes munies d’une dérogation peuvent faire ces inventaires. »

En 2023, d’autres inventaires seront réalisés par le GON dans les mares de Cobrieux et des communes de Pévèle Carembault où les données ne sont pas nombreuses : Bersée, Mons-en-Pévèle…

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